mardi 13 octobre 2009

Le Québec et l'aménagement : une vision dépassée

Quelle est la vision des élus québécois en aménagement ? Essentiellement à courte vue et rétrograde.

Je m'explique. Quand on parle de projets en aménagements au Québec, il y a un concensus autour de la construction ou le prolongement d'autoroutes. Qu'on pense à Notre-Dame (qui a toute les caractéristiques physiques d'une autoroute), l'autoroute 30 ou bien le prolongement de la 25 et la construction de son pont enjambant la rivières des Prairies. Pendant ce temps, qu'est-ce qui se passe chez nos voisins du sud : on créer des boulevards urbains à dimensions humaines. On enterre les autoroutes et on instaure des système de transport de transit efficaces et modernes. Le sky-train à Vancouver, bien que bénéficiant de la venue des jeux olympiques est un projet qui fut réalisé dans les délais et selon les coûts initiaux. Ici, le dossier Notre-Dame traîne en longueur depuis plus de 30 ans et de nombreux reports associés à des augmentations des coûts du projet retarde la mise en chantier.

Alors que les TOD (transit oriented development) sont légions aux États-Unis afin de densifier et "rebâtir sur la ville", le Québec poursuit les dérogations à la Loi sur la protection du territoire agricole et permet implicitement un étalement urbain souvent incohérent avec les principes du développement durable, et encore moins ceux du transport durable. Vous n'avez qu'à observer l'évolution du tissu urbain d'une photo aérienne de la région métropolitaine de Montréal pour être à même de constater l'érosion des meilleurs terres agricoles du Québec. Le même phénomène est observable à Québec.

Le Québec une nation avant-gardiste ? Impossible de bouger trop à gauche ou à droite. On a peur de tout ce qui est gouvernementale, mais nous sommes encore allergique au privé dans des secteurs autrefois considérés comme du domaine public. Le projet d'hydro-Québec dans le Bassin Peel conjointement avec le Cirque du Soleil, bien que bâclé, a vu une vague d'opposition sans précédent se lever. C'était une occasion en or de pouvoir redynamiser un secteur en friche du Vieux-Port de Montréal.

Essayez de me convaincre que le Québec, autrefois considéré comme une terre d'innovation l'est toujours.

4 commentaires:

  1. Bien d'accord ! L'aménagement au Québec à revoir de fond en comble!

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  2. Ton tout premier billet compte quelques vérités très cher frère. Je tiens toutefois à rectifier quelques uns de tes propos. D'abords, tu parles de "consensus" pour ce qui est des projets de Notre-Dame et du pont de l'A-25. J'aimerais te rappeler que si ces projets sont dans les mallettes du MTQ depuis plus de 30 ans, c'est bien parce qu'aucun consensus ne se dégage. On va faire avaler le morceau plutôt que faire l'affaire de tout le monde. Le débat, tu le sais comme moi, est très politique. Des projets comme ceux mentionnés ci-dessus, ne sont certes pas très populaires à Montréal même, mais ce n'est pas tant à cause d'une vision dépassé de l'aménagement qu'ils seront réalisés plutôt qu'une inégalité du poids politique.
    Par la suite, je crois que tu vois le gazon beaucoup plus vert chez nos voisins sans te rendre compte que notre côté on laisse tranquillement tomber le gazon pour un couvre-sol naturel. En effet, nous voyons apparaître quelques initiatives intéressantes aux États-Unis, mais ne généralise pas à l'ensemble de leur territoire. Pour ce que j'y connais, il me semble qu'à plusieurs endroits ils partent de plus loin en terme d'aménagement du territoire et d'étalement urbain. Tout comme ici, on y constate des disparités dans la façon d'aménager le territoire selon les volontés politiques et les mentalités. C'est bien facile de prendre les meilleurs exemples aux États-Unis et de comparer avec les pires du Québec! Que dirais-tu de comparer le réaménagement du Vieux-Québec ou du Vieux-Montréal avec le délabrement de bijoux architecturaux à Détroit étant donné leurs choix économiques. Ou encore de voir à quel point Hydro-Québec, malgré que ses projets ne fassent pas l'unanimité, réussis à tenir compte des impacts et des intérêts locaux tout en y intégrant la communauté, alors qu'aux États-unis la judiciarisation est la façon de communiquer et le syndrome "pas d'en ma cours" remplace souvent le débat de société. C'est facile de choisir des exemples pour orienter nos propos.
    Il faut donc être prudent très cher frère de ne pas tomber dans la démagogie...que tu frôle un tantinet avec ce premier billet.

    Liane Morin

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  3. Bon billet pour l'ouverture d'un débat qui prendra de plus en plus de place. Moi ce qui me fais chier c'Est que en 2009 ya encore des gens qui permenttent la construction de station- services en milieu urbain...c'est incroyable! comme s'il en avait pas assez et comme si c'était un commerce d'avenir! un des gros problème d'urbanisme au Québec/Canada c'Est que on bafoue le droit à l'espace du citoyen en octroyant de la sorte des lots au plus offrant, qui en retour son seul intérêt sera d'essayer de rentabiliser.

    P.S. nice blog

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  4. Je sais que ce blog date d'il y a quelques temps, mais en le trouvant, je voulais vous dire que le sujet est toujours aussi pertinent. En fait, les problèmes d'aménagement sont toujours aussi présents. Je suis journaliste dans la région de Vaudreuil-Soulanges, une des régions au QUébec qui croît le plus rapidement. Les municipalités grossissent à vue d'oeil, on commence à manquer de terrain, la panique s'installe. La région a besoin d'écoles, de bâtiments municipaux, d'un hôpital... et tout ce qu'il reste sont des terres agricoles de haut potentiel. C'est maintenant une patate chaude. Comment convaincre les gens de dézoner des centaines d'hectares pour le développement? Déjà qu'on leur a pris des centaines d'hectares pour le plus gros centre de transbordement du Canadian Tire en Amérique du Nord, et bientôt une gare intermodale du CP (plus gros que celui de Lachine.)...
    Les élus révisent le schéma d'aménagement cette année et auront de grandes questions à se poser. (en passant, la MRC De Vaudreuil-Soulanges recherche justement un urbaniste...lol.
    Les élus tentent de penser "outside the box", pour trouver de nouvelles façons d'aménager leur territoire. Mais seront-ils capables? Se buteront-ils contre les instances gouvernementales? C'est à voir...

    Trop souvent au Québec, le développement s'est fait à l'emporte-pièce...Il est temps d'avoir une meilleure vision du développement...
    Mélanie Meloche-Holubowski

    http://bit.ly/hR59F0
    http://bit.ly/gDeGQG

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