vendredi 13 novembre 2009

La fin de la troisième voie


Est-ce qu'il y a une troisième voie dans la politique québécoise ? Pouvons-nous être "autonomiste"?
Personnellement je persiste et signe : Non. Si on est autonomiste on est fédéraliste. Être autonomiste c'est accepter le statu quo de la fédération canadienne. C'est essayer de se coller un étiquette afin de se différencier des deux atres partis. On est enceinte ou ne l'est pas. Point !

Ceux qui ne se reconnaissent pas dans ce débat sont fédéralistes. Le Québec fait parti du Canada, pour le bien ou pour le mal et la déconfiture de l'ADQ nous rappel que l'échiquier politique québécois est configuré pour deux joueurs majeurs. Ces deux joueurs sont les héritiers du grand débat national qui n'est pas encore fini. Aujourd'hui, certains adéquistes retournent au bercail libéral alors que d'autres plus nationalistes migrent au PQ. Gérard Deltell qui risque d'hérité des débris encore fumant du bourbier adéquiste est un fédéraliste avoué. Bien qu'il possède un certain talent politique et une fougue hos du commun, il ne pourra sauver la barque.

Ma formation en science politique m'a appris ceci : la paysage politique change selon des cycles. Il est permis de penser que cette troisième voie adéquiste était une évasion temporaire d'un électorat nationaliste post-référendaire. 1995 a laissé des traces qu'on le veuille ou non. L'Union nationale est disparue parcqu'incapable de se positionner clairement en regard du débat nationale. Même chose pour les créditistes. L'ADQ était condamné d'avance. Un rendez-vous manqué avec l'électorat québécois qui a fuit temporairement les vieux partis pour y revenir plus tard.

Le cycle adéquiste est terminé. Je me lance sur une petite prédiction : vous allez voir le PQ occuper le terrain nationaliste plus souvent et de manière plus convaincante. La politique à horreur du vide. Le malaise de 1995 s'estompe lentement mais sûrement...

4 commentaires:

  1. Catherine Leblanc13 novembre 2009 à 11:15

    Je trouve ton commentaire très intéressant. Toutefois, ton analyse sur la disparition de l'ADQ ne s'arrête qu'à une seule cause, soit leur incapacité à se doter d'une réelle position sur la question nationale. Bien que cette question occupe une place prépondérante dans le paysage québécois, je ne crois pas que l'on puisse assimiler la défaite adéquiste à cette seule et unique cause. Il ne faut pas oublier qu'au delà de cette question, l'ADQ est déchirée (depuis plusieurs mois déjà, même si on parlait moins) par des tensions internes importantes.
    Quant à savoir s'il y a de la place pour une troisième voie dans le paysage politique québécois, je crois que Québec Solidaire mérite un peu d'attention ici. Sans identifier QS comme LA solution aux «vieux partis», je crois que leur rôle à jouer est non négligeable. Malheureusement, l'une des lacunes de ce parti est son incapacité à acquérir une place en région...
    Enfin, de plus en plus, les vieux partis tournent souvent en rond et me donnent l'impression de ne se distinguer entre eux que par l'idée de la question nationale. Et il y a des citoyens intéressés par un parti qui ferait la promotion d'idées plus de droite ou plus de gauche. Et ces gens, actuellement ne se retrouvent pas dans l'un des vieux partis.

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  2. Mon cher Philippe, je dirais comme Mlle Leblanc avant moi : il y aura toujours un marché politique pour des idées qui ne sont pas basées sur l'axe constitutionnel.

    Nous voyons dans mes cours d'économie comment l'impact de technologies peut modifier profondément la superficie d'un État en influençant sur la volonté marginale de payer des impôts (Innis) et sur les coûts militaires d'occupation d'un territoire (McNeill). Je crois sincèrement que ce modèle peut être appliqué à la politique : les années 80 et 90 ont vu l'explosion de nouvelles technologies qui ont rendu l'accès à l'information beaucoup plus facile : cette situation a boulversé les positions politiques d'une masse critique de Québécois, les ouvrant sur des enjeux « secondaires » tels que l'économie ou l'environnement. L'ADQ n'est certes plus la troisième voie, mais crois-moi, l'idée de « voies de service » à côté des « autoroutes » que sont le PQ et le PLQ n'est pas morte!

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  3. Même constat.

    Dans mon cas, ça dépasse l'économie mon enjeu «secondaire». C'est clairement la recherche d'un vrai parti libéral dans son sens premier (celui d'aller vers la liberté des individus et des citoyens).

    Internet y a contribué: beaucoup de nouveaux libertariens connurent de véritables idées libérales grâce à des blogueurs érudits mais pratiquement ignorés des politiciens et des médias traditionnels.

    Tous ne sont pas nationalistes québécois ou canadiens, tous ne votent pas en fonction de la moins pire option fédéraliste ou indépendantiste. Non.

    Il existe des gens de diverses idéologies politiques qui ne sont ni nationalistes et/ou ni étatistes.

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  4. Le positionnement du PQ sur la question nationale les amènera à l'instar du Bloc à demeurer éternellement dans l'opposition tout en étant confortablement assis sur leur petite niche sans jamais grandir en terme de suffrage universel ni en nombre de comtés ce qui assurera au parti libéral d'être la gouvernance naturelle du Québec.

    En effet, comment espérer grandir avec une idéologie aussi dépassée et rétrograde que la souveraineté du Québec. Avec 30% du suffrage universel contre 45% pour le PLQ, on ne peut pas espérer autre chose que l'opposition c'est sûr.

    Il faudra que le PQ nous arrive avec de nouvelles idées pour aller chercher un nouvel électorat ce qui évidemment n'arrivera pas pour ces dinosaures de la politique.

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